Gaspillage et maquillage sont les 2 mamelles … de la vache à lait

C’est entendu, il nous faudra faire des économies. C’est entendu, c’est la faute aux paradis fiscaux (tiens, on n’en parle plus). C’est entendu, les agences de notation sont incompétentes. C’est entendu, les marchés sont des salauds. C’est entendu, c’est la faute aux chinois ou aux allemands (c’est selon). C’est entendu, etc, etc …

Il y a cependant une réserve d’argent dont personne ne parle pas (ou très peu): l’argent que l’on gaspille à tord et à travers … chuttt ! Deux exemples près de chez nous …

Le siège du Conseil Régional Rhône-Alpes. Cliquez sur l’image et vous lirez cet article de Marianne de la semaine dernière. L’objet n’est pas de jeter la pierre à un tel ou un tel, mais constatons que lorsqu’un projet dérape les instances de contrôle (cours regionales des comptes, parlement régional … et presse) sont moins audibles que sur d’autres sujets mineurs sur lesquels il est sûrement plus « rentable » de discerter. Pourtant 95 000 Euros par personne présente dans le bâtiment… à ce prix, les bureaux et salles de réunions doivent être confortables.

En parlant de projet qui dérape: cliquez sur l’image de ce magnifique rhinocéros préhistorique et vous pourrez lire le dossier d’une conférence de presse de Juin 2009 sur le projet touristico-culturel de la grotte Chauvet, au sud Ardèche. Que constatez-vous? Sur 17 pages de présentation, pas un paragraphe sur le financement comparatif des hypothèses présentées. La première information connue date de Juin 2010 (voir article  Hebdo de l’Ardèche) et semble encore d’actualité en 2011 (voir article de La Croix du 22 novembre dernier); il est annoncé un budget pour le projet « culturel » de 43 Millions d’Euros sans que, à notre connaissance, soient pris en compte ni les aménagements pour réaliser « l’espace de restitution » (amenée d’eau pour faire une « simulation de l’Ardèche »‘, assainissements, …), ni les aménagements routiers , ni les parkings, ni les autres aménagements touristiques nécessaires à une fréquentation prévisionnelle de 400 000 visiteurs par an. Quid des dépenses liées à la pré-étude avant 2010 (cabinets d’experts, communication …) ?

Bien entendu le premier délai annoncé de 2011 … est passé à 2013  … aujourd’hui 2014 … demain ? … sans que le budget soit réactualisé.

Il n’entre pas dans nos intentions de mettre en cause ce projet mais Mesdames et Messieurs les Elus, Mesdames et Messieurs de l’administration régionale et départementale, n’oubliez pas que, quelle que soit l’origine du financement (Europe, Etat, Région, Département, Communes), c’est nous qui payons ! Un simple tableau pédagogique indiquant l’ensemble des dépenses réalisées et prévisionnelles comparées au budget nous suffirait. A votre disposition :-)

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2 réponses à Gaspillage et maquillage sont les 2 mamelles … de la vache à lait

  1. Emmanuel AMPHOUX dit :

    Ce dossier est très instructif ; à plusieurs titres.
    En premier lieu nous pouvons souligner le caractère extraordinaire du lieu de la grotte CHAUVET comme témoignage émouvant, si près de chez nous, du cheminement dans l’aventure de l’Evolution de l’espèce homo sapiens.
    En deuxième lieu, il est utile de se souvenir du fiasco de « l’exploitation touristique » du site de la grotte de LASCAUX, pour être conscient de la nécessité impérieuse de la conception d’un espace de restitution, à la disposition du public, pour mettre à l’abri le site originel et limiter les risques d’atteinte irrémédiable (bactéries, champignons) de la richesse du lieu.
    A ce sujet d’ailleurs, le ballet ces derniers mois de « visites » de personnes n’ayant rien à voir avec la paléontologie est déjà critiquable, quand on connait les risques de contamination de la grotte par des microorganismes délétères à sa conservation.
    En troisième lieu, dans cette période de « vaches maigres », il faut bien réfléchir aux projets où il est judicieux pour le département et la région d’investir beaucoup d’euros, et de fonds publics.
    Est-il plus judicieux de soutenir des projets à connotation touristique, même si cette activité risque d’être en déclin pour de nombreuses années, du fait d’une période de restriction des budgets loisirs des populations, ou est-il plus judicieux d’investir, pour un futur plus immédiat, dans des soutiens actifs axés sur une renaissance locale d’une l’activité industrielle?
    Nos marges de manoeuvres budgétaires sont et seront très étroites dans les mois futurs.
    La dépense de chaque euro, par nos collectivités , doit être pensée dans cette optique. Il faut sans doute résister à la tentation de la réalisation d’un « éléphant blanc ardèchois », qui mobiliserait une part non négligeable des moyens financiers départementaux et régionaux, alors que des actions locales de soutien seront certainement nécessaires au tissu industriel local dans les semaines à venir.

  2. Laurent TOUZET dit :

    Ce qui est affligeant c’est que chaque région construit son petit château en dépassant allégrement le devis initial ce qui ruine notre pays, notre Europe aussi car chaque pays fait de même. Il est urgent de réagir et de stopper toutes ces dépenses inutiles.

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