Syriza eleison! Emporté par leur enthousiasme et leurs intérêts politiques, la plupart de nos ténors politiques ont revêtu leur nouveau T-shirt « Je suis Syriza ». De Jean-Luc Mélanchon à Marine Le Pen en passant par « les frondeurs » et Nicolas Dupont-Aignan et l’ensemble des commentateurs, tout le monde se loue de la victoire de ce « petit parti » volontaire qui va se rebeller contre le monstre européen d’où vient tout le mal. Une sorte d’Astérix en fustanelle et en tsarouchia à pompons.
La futilité de notre intelligentsia nous surprendra toujours. Peu d’analyse, une communication à coups de menton du type « je vous l’avais bien dit » – voire « on a gagné » – sans trop s’appesantir sur le fait que la situation de la Grèce est très spécifique et que les racines du mal sont avant tout dans son inorganisation administrative (en particulier fiscale). Sur ce point d’ailleurs, évitons de donner des leçons, nous avons suffisamment à corriger chez nous.
Constatons que, en seulement une journée, Alexis Tsipras, nouveau premier ministre, a déjà mis de l’eau dans son ouzo en se ralliant à un parti souverainiste et libéral … tout en décidant de rester dans la zone Euro. C’est du grand écart, peut-être du grand art politique: Zeus seul le sait.
Pour l’instant, réjouissons nous de voir que, en ces jours difficiles, la démocratie a fonctionné et que les solutions d’extrême droite ont été rejetées; souhaitons que Eole souffle dans le bons sens … et serrons les fesses pour que le peuple grec ne se fasse plus Papandréouter par ses dirigeants, les « possédants » et leurs paradis fiscaux. Les inégalités, là comme ailleurs, sont insupportables; c’est à réduire celles-ci que l’Union Européenne doit s’employer, la finance n’est pas tout.
Lire l’excellente analyse de Sylvie Goulard, députée européenne, sur le sujet – Clic sur dessin –