Et maintenant …

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« Et maintenant … que vais je faire ? » c’est la question que se pose tout adhérent ou sympa- thisant MoDem au lendemain des présidentielles et législatives pas- sées.

Bien sûr « les instances » de notre mouvement vont également es- sayer d’apporter une réponse. Un Conseil National est prévu Same- di prochain, 30 Juin.

Je comptais apporter ma contribution afin qu’une réflexion s’installe sur ce blog … quand, venue de Chine, une lettre ouverte d’un militant à François Bayrou, intitulée « Et maintenant qu’est-ce qu’on fait ? », m’est parvenue par les miracles d’internet. De plus, elle propose une voie de sortie « par le haut » en concentrant nos efforts sur la construction Européenne. Alors, pourquoi ne pas réfléchir à partir de cette missive ? A vous de réagir !

Claude Escande

Monsieur Bayrou, ……
Nous avons tous été déçus par les résultats des Présidentielles et ceux des législatives, et la gifle est si impressionnante que se pose la question: et maintenant qu’est que l’on fait?

Je suggère que l’on commence par vous dire un Grand Merci,
– pour votre superbe campagne de 2007,
– pour avoir été visionnaire en voulant au lendemain des présidentielles de 2007 occuper un terrain politique qui était vraiment ouvert et prometteur, et donc pour avoir créé le Mouvement Démocrate,
– pour avoir été le gardien courageux et inflexible de nos valeurs républicaines durant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy, et ce jusqu’à mettre en question l’équilibre de notre mouvement le 3 mai 2012,
– pour être, contre vents et marées, le gardien de ce langage de vérité qui pour nous reste le seul comportement politique digne d’une démocratie que l’on s’interdit de laisser en pâture aux seuls démagogues, quel qu’en soit le prix à payer.

Puis que l’on n’esquive pas le post mortem:
– finalement la stratégie du  »commando rapproché » ne s’est pas avérée payante face à une crise qui pousse l’essentiel des électeurs dans le retranchement de leurs familles idéologiques naturelles,
– une stratégie plus ouverte, plus rassembleuse, plus fédératrice aurait-elle mieux payé? Peut-être. En tout cas elle aurait été plus en accord avec nos valeurs, mais elle demandait plus de temps, et reconnaissons-le d’autres caractères, d’autres psychologies.
– on a finalement viré de bord trop souvent, centre gauche des Démocrates, centre-droit des centristes nostalgiques, pour finalement arriver à un appel à voter socialiste, nos troupes n’ont pas suivi ces deux derniers changements. Pour ma part je regrette que nous ne soyons pas restés Démocrates, et c’est bien en tant que Démocrate que l’on devait bien sûr voter Hollande.
– Était-ce le sentiment de jouer la carte de la dernière chance? Vous avez semblé dans cette campagne plus attaché à aller tout simplement au devant des Français, en toute sympathie, plutôt qu’à sonner la trompette de la différence ou de l’indignation. Je pense personnellement que l’on a perdu ainsi la bataille de la Comm. Ce ne sont pas les méchants journalistes qui étaient Sarkhollandistes, c’était notre démarche vers les Français qui s’est avérée être insuffisamment mordante. Il y avait pourtant de la place pour d’autres discours politiques, le succès inattendu d’un Mélenchon le montre, même si le registre est bien évidemment complètement différent. Je persiste à croire que la juste indignation aurait dû être le ton de notre campagne, une indignation que j’aurais volontiers faite européenne, pour mieux coller aux défis du moment. Cela aurait insufflé l’émotion nécessaire pour faire passer notre raison. Et toute la jeune histoire de notre mouvement prouve malheureusement que la raison ne se suffit pas à elle-seule en politique.

Et maintenant ? Regroupons-nous encore une fois autour de nos valeurs et lançons-nous pleinement dans la bataille pour l’Europe.

Avançons puisque nous avons la chance que l’actualité nous requiert, que l’histoire est en marche sous nos yeux. Alors à nos postes et aidons de toutes nos forces cette Europe à surmonter cet accouchement si difficile. Une Europe qu’il nous faut construire maintenant extrêmement rapidement si l’on veut éviter le retour aux années 30, le retour de toutes ces idéologies nauséabondes qui finissent toujours par l’emporter lorsque l’Europe souffre trop et s’oublie trop.

Donc pas beaucoup de minutes à perdre en de vains sanglots ou de vains regrets.

Nos valeurs humanistes sont partagées par le nouveau pouvoir. Accompagnons-le vers la nécessaire croissance mais aidons-le aussi à veiller au respect des équilibres, aidons-le à comprendre que la croissance doit davantage provenir de réformes structurelles et d’une meilleure utilisation du levier européen du Marché Unique, plutôt que de nouvelles dépenses, même européennes. Les dépenses seront, et sont, bien sûr nécessaires et même utiles, mais elles doivent être très scrupuleusement étudiées.

Schuman et Monnet nous regardent, soyons dignes d’eux. Ils sont au coeur de l’histoire du mouvement politique dont nous sommes les héritiers.

L’heure n’est pas à la débandade, notre continent est en flamme et nous devons le sauver.

Nous devons être les accoucheurs de la nouvelle Europe, une Europe à la fois plus rigoureuse et plus solidaire, une Europe qui cesse enfin de faire semblant. Une Europe plus responsable donc, plus ambitieuse aussi, plus utile pour tous ses enfants, bref une Europe qui pourrait bien enfin réconcilier la France du Oui et la France du Non. Cessons de nous taire par crainte des tabous franco-français survenus depuis l’échec du référendum. Cessons de mettre en avant le désintérêt des Français pour mieux cacher notre démission. Au contraire structurons un discours européen audacieux. L’Europe a besoin aujourd’hui de tous ses défenseurs, répondons à cet appel un peu plus bruyamment que nous ne l’avons fait jusque là.

Nous avons dans nos rangs pas mal de compétences européennes, mettons-les en avant, et regagnons par l’intelligence la confiance, l’intérêt et la considération de tous les Français. Accompagnons et aidons le projet européen qui se dessine actuellement.

Et puis très cyniquement, je ne serai pas étonné de voir le nouveau pouvoir perdre quelques plumes d’ici les Européennes. Si nous sommes réactifs, justes et audacieux alors nous pourrions nous refaire aux prochaines européennes.

Enfin l’Europe est sans doute le sujet sur lequel on peut tenter de rassembler tous les Centres, utilisons aussi cette opportunité, travaillons à ce rassemblement.

Le débat sur l’Europe est encore beaucoup trop pauvre en France, à nous de l’enrichir.

Le plus vite sera le mieux.

Très cordialement. Amitiés démocrates.

Laurent Couraudon
Modem Chine
http://www.europelibre.typepad.com/

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3 réponses à Et maintenant …

  1. PICAZO dit :

    Que devient le modem ? Plus de nouvelles sur le site du modem.
    Vous annoncez sur votre blog un conseil national le 30.06. A-t-il eu lieu car il n’y a aucun compte rendu ?
    Plus de François sur les ondes, il devrait au moins s’adresser aux militants.
    Son annonce de voter pour Hollande lui coûte cher. Il aurait dû, comme moi, voter blanc car le centre est et doit rester indépendant, ni à droite, ni à gauche. Il ne faut pas faire comme Borloo et Morin qui sont les esclaves de l ‘UMP.

    • modem07 dit :

      Avec beaucoup de retard par rapport à votre question légitime, vous trouverez quelques réponses dans l’article de ce jour 9 Janvier 2013. Nous vous présentons des excuses pour ce retard mais vous comprendrez que, plutôt que de vous dire des banalités – sinon des mensonges – nous avons préféré prendre le temps de la réflexion.

      Claude Escande – Président du MoDem Ardèche

  2. Emmanuel AMPHOUX dit :

    Le centre n’est surement pas mort, mais bien sûr politiquement très mal en point après les élections.
    Les partis dominants, du fait de l’absence de toute proportionnelle, ont tiré la couverture à eux. Le Nouveau Centre, et les Radicaux valoisiens n’ont gardés, malgré le peu de charisme des leaders (Borloo, Morin, etc…), que quelques députés, grâce aux accords électoraux avec l’UMP ;
    mais nous connaissons nos classiques : à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Ce ne sont pas ces gens qui vont galvaniser les foules des futurs nouveaux déçus du bipartisme français.
    Nous gardons donc nos valeurs : très favorable à plus d’ intégration européenne, très favorable à une dose de proportionnelle non négligeable pour les élections, très favorable à la constitution d’un parti centriste ne dépendant ni du PS, dont la côte de popularité va décliner, ni de l’UMP, dont nous ne partageons plus la majorité? des valeurs.
    A nous de rester présents dans la cité, pour que nos idées, nos réflexions, soient au bon moment le catalyseur de la renaissance d’un parti de centre-centre!
    François BAYROU n’ayant pas perdu ni sa langue, ni sa franchise, aura encore des choses à nous dire, d’ici quelques temps.

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