S’il y a des excès … il faut les condamner !
Ce qui nous étonne c’est que, comme ce point figurait déjà dans votre argumentaire de campagne en 2007, il reste un axe majeur de votre plan de « protection sociale » à fin 2011. Auriez-vous rencontré des difficultés ? A moins que ce ne soit la faute de ces maudits fonctionnaires et/ou administratifs de pôle emploi, de la sécurité sociale, de la justice, des tribunaux des prud’hommes, de l’inspection du travail qui n’ont rien compris aux organisations que vous avez mis en place ces dernières années ? A moins que vous ayez oublié de vous en occuper ?
Un conseil, si l’on en croit votre définition donnée hier par le journal Libération, commencez par les tricheurs; le travail au noir (dans le bâtiment, la restauration, le textile par exemple), les vendeurs de sommeil … . Oui, commencez par eux, on est prêt à vous louer le kärcher (il n’y a pas de petits profits). Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Monsieur Dellacherie, chef du projet fraude à la Direction de la Sécurité Sociale. Enjeu: 15 milliards d’Euro … et il est content d’en avoir récupérer 450 millions en 2010. Monsieur le Président ! Dites-lui qu’il a encore 14,5 milliards à trouver rien qu’en visitant les entreprises. Vous pourriez même lui adjoindre une centaine d’inspecteurs supplémentaires: nous y serions gagnant. Oui, d’accord, il faut trouver les responsables ? C’est facile, ce sont les pauvres qui ont une Rolex !
Sur la fraude aux prestations proprement dite, il y a sûrement des « réseaux plus ou moins maffieux de personnes malhonnêtes » à débusquer. Des reportages nous en ont signalé. Sur ce point, l’enjeu estimé « n’est que » de 500 à 800 millions dont 100 retrouvés annuellement par les CAF. S’il mérite que l’on s’en occupe, ce point reste néanmoins environ 20 fois inférieur au précédent en potentiel de gain.
Alors, Monsieur le Président, vous qui avez les mêmes chiffres que moi: pourquoi vous trompez-vous de cible en montant les français les uns contre les autres, en particulier les plus pauvres ? Pourquoi si peu de résultats en bientôt 5 ans ?
Quant à celui qui est malade un jour de trop, laisse-lui finir sa sieste !
Claude Escande
L’origine première des fraudes aux prestations sociales dans notre pays, réside dans l’insuffisance quantitative des contrôles des dossiers, en rapport direct avec des effectifs squelettiques de contrôleurs.
On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre !! ; on ne peut pas avoir un service de contrôle des prestations sociales performant, et diminuer année après année le nombre de contrôleurs, ou les laisser en nombre insuffisant pour être performants.
C’est un choix : économie de « bouts de chandelles » à court terme, mais en retour inefficacité de la surveillance de la légitimité de l’attribution des prestations sociales dans la durée, et porte ouverte à la fraude, faute de rétrocontrôle efficient.
Le taux actuel de recouvrement des fraudes constatées reste donc marginal par rapport aux fraudes estimées, et non prouvées.
C’est toujours le dilemme de la pensée « libérale » : le « privé » fait mieux que le « public »…, il faut faire confiance au marché…, il ne faut pas trop de contrôle…, etc, etc, . Résultat : les fraudeurs prospèrent, et ce n’est pas à cause de quelques pauvres arrêts maladies de quelques jours…
Monter les français contre les français n’apportera rien de bon. Diviser pour mieux régner cela n’a jamais porté chance à ceux qui ont appliqué ce proverbe. Celui qui se met en arrêt de travail surtout dans les métiers du bâtiment je ne pense pas qu’il le fait express. Quant au travail au noir ce n’est pas en augmentant la tva que cela va régler le problème bien au contraire. Il faut relancer la production et l’économie française en générale et des mesures urgentes sont à prendre.