C’est samedi dernier, 1er Octobre, dans la bonne ville de La Voulte, que s’est tenu le Congrés annuel des Maires de l’Ardèche. C’est la première fois que je n’ai pas participé à ce congrès. Pourquoi ?
Ce congrès était orienté sur la réforme des collectivités territoriales. Ce thème est lourd de conséquences pour les Communes et Communautés de Communes (rappel: le projet actuel prévoit le passage de 36 communautés de communes à 18) et donc sur la vie quotidienne des habitants des territoires concernés.
Cette réforme, voulue par l’état, s’est construite sans réelle concertation
et surtout sans analyse préalable de ses conséquences (fiscalité, compétences, personnel …). La seule ligne directrice des services de l’état est basée sur les potentiels fiscaux des territoires; une petite analyse prospective a donné pour résultats des propositions disparates qui ne prenaient pas en compte les réalités géographiques, historiques et surtout la volonté des élus.
Il n’y a pas un jour sans une information contradictoire sur cette réforme; nous avons tous délibéré, mais sans conviction car au final le Préfet à tous les pouvoirs. Pourtant, au 31 Décembre de cette année, les dés seront jetés.
Il y a bien la CDCI (Commission départementale de Coopération Intercommunale) qui doit faire des propositions et qui peut s’opposer au schéma départemental mais il ne faut pas rêver: personne ne se mettra d’accord (politique oblige) bien que le mécontentement des élus soit « au delà des partis ». Est-ce une des explications, au niveau national, des résultats des élections sénatoriales ?
Pour moi, le Congrès des Maires n’était qu’une tribune de plus pour un constat d’impuissance face à des décisions entérinées d’avance. Cela n’est que mon ressenti de Maire d’une Commune de 400 habitants et de vice président d’une Communauté de Communes dans le collimateur du pouvoir.
Jean Monnier, Maire d’Uzer
http://agirpouruzer.hautetfort.com/
Cher Jean,
Pour des raisons professionnelles, il se trouve que j’étais moi-même présent pour la première fois au Congrès des Maires de l’Ardèche, et je te confirme que j’ai trouvé les élus très abattus devant les différentes réformes en cours, ou celles déjà entérinées. Je pensais que ce Congrès serait celui de la révolte, et j’ai trouvé au contraire les questions très convenues, même si elles étaient toutes intéressantes. Espérons que le gouvernement, au-delà des effets d’annonces, aura vraiment compris l’appel des élus de terrain. Loin de nous l’idée de penser que la réforme n’est pas nécessaire, mais elle ne peut se mener dans de tels délais et avec aussi peu de projet préalable.
Une semaine après l’élection historique (sic) d’un Président de Sénat, deuxième personnage de la République, issu de l’opposition, il faut continuer de s’opposer par tous les moyens à la réforme territoriale proposée par la majorité actuelle, relayée localement par les préfets.
Un moratoire national doit être obtenu, dans l’attente, dans quelques mois, du rendez-vous électoral capital pour notre Pays, et pour nos Pays : Ardèche, Drôme, Lozère, etc.., lors de l’élection d’un nouveau Président de la République.
Il me semble que c’est aussi la volonté du Président du Sénat.
Nous devons appuyer sa requête, bloquer cette réforme « mal ficelée », et réfléchir aux propositions concrètes pour une réforme territoriale utile et efficace.
Ainsi seulement, après concertation avec les élus locaux, une évolution équilibrée pourra se faire jour, dans le respect de la spécificité de nos petits pays ruraux .