ou quel développement agricole voulons-nous ? … ou comment aménager notre territoire ?
Au moment où, pour les hommes, on conçoit une réforme territoriale qui renforce les « métropoles », regardons ce que l’on fait déjà pour les vaches.
Deux vidéos à regarder l’une après l’autre pour lancer le débat … en chantant, si vous en avez envie.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=XOECeO_F5xY[/youtube]
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=5guMYOFphto&list=HL1358516684&feature=mh_lolz [/youtube]
Merci pour votre préoccupation concernant le lait.
C’est un problème très important qui ne concerne pas seulement les éleveurs (bien que ceux-ci en soient les premières victimes, et depuis longtemps!) mais aussi les consommateurs (santé, …) c’est-à-dire nous tous. En effet, les qualités nutritionnelle et organoleptique des laits provenant des systèmes au sol sont différentes de celles provenant des systèmes hors sol.
Par ailleurs la crise du lait n’est pas sans répercussion sur le développement des territoires (entretien des champs et prairies avec ses impacts environnementaux, touristique, gastronomique,…).
Des vidéos qui mettraient d’avantage l’accent sur ces paramètres alerteraient d’avantage l’opinion, et tant l’opinion rurale que citadine.
Hormis ces éléments, j’ai apprécié la deuxième vidéo. En revanche la première n’est pas suffisamment explicite pour des non éleveurs. On y voit la taille des bâtiments et la mécanisation. Or la modernisation (mécanisation, économie d’échelle, …) n’est pas un mal en soi, et tout le monde n’a pas envie de revenir à la charrue ou au lavoir communal. Ce qu’il faudrait mettre en évidence ce sont les paramètres rappelés ci-dessus, à savoir: on ne peut pas faire du lait de qualité identique avec ces méthodes industrielles (un système au sol avec une étable pour une ferme de 1000 vaches est impossible); le lait ne sera pas le même, la qualité nutritionnelle sera moindre…alors… bonjour les problèmes de santé publique à venir..et pour lesquels l’ensemble des français devront payer! Rappelons par exemple que le lait qui provient des vaches qui broutent de la jeune herbe fraîche présente une majorité d’acide gras non saturés contrairement au lait provenant des vaches qui n’en broutent pas; or l’herbe fraiche est l’aliment que l’on trouve dans les systèmes d’exploitation au sol avec des vaches au prés.
Or aujourd’hui quel consommateur se pose la question des différences de qualité des graisses du lait? Il se pose parfois la question de la quantité de graisse dans le lait pour prévenir sa propre prise de poids mais jamais la question de la qualité de la graisse du lait qui pourtant contribuerait à prévenir ses maladies cardiovasculaires, cause aujourd’hui de santé publique! Ceci parce qu’il n’est pas alerté!
Les laits provenant des systèmes au sol n’ont pas non plus la même qualité organoleptique que ceux provenant des systèmes hors sol (adieu nos bons fromages français?). De plus, avec la perte de nos fermes au sol nos territoires changent de paysages et perdent en attractivité (tourisme, gastronomie locale, …), avec une incidence négative sur l’environnement local et national (incendies, avalanches, pollutions, inondations dus aux sols non nettoyés, non structurés ou pire, dans les régions de forte pression urbanistique, construits); concentration en quelques points du territoire de milliers d’animaux (on refait avec les vaches la pollution des porcs bretons? …et après on se bat pour la qualité de l’eau du robinet??) et appauvrissement des terres non fertilisées en d’autres points.
Voilà ce que je voulais vous faire remonter.
Il faudrait multiplier les vidéos pour alerter (et renseigner) l’opinion publique concernant le problème du lait et toutes ses incidences; informer le consommateur et notamment l’urbain qui ignore avec la différences de qualité des graisses du lait (et autre qualités nutritionnelle et organoleptique), le rôle de l’agriculteur dans l’aménagement du territoire et dans lutte contre les pollutions et les catastrophes, environnementales ! à force de lui répéter que l’agriculteur est un pollueur, il ignore ceux qui, conduisant des systèmes au sol, le protègent, gratuitement des incendies, des avalanches, des inondations, de la pollution de l’eau qu’il boit!
Merci pour votre réaction intéressante.
Je partage totalement les arguments que vous avancez : si la mécanisation
n’est pas en soit répréhensible, le fait de prendre les animaux pour de
simples « robots », éléments de la chaîne de production du lait, n’est pas
acceptable . C’est la même chose pour l’utilisation des poules pour la
production des oeufs … ou des porcs pour l’obtention de la viande. Comme
vous le dites, nous savons que les produits seront différents avec les
répercussions que, maintenant, nous connaissons.
Il en est de même pour la vision que nous avons de l’aménagement du
territoire. Sans vouloir être rétrograde, nous devons être vigilant sur le
type de société que nous souhaitons et la place que nous voulons pour un
type d’agriculture raisonnée et humaine. Nous ne pouvons nous contenter ni
d’une agriculture « musée » ni d’une agriculture « usine ».
C’est au consommateur et au citoyen, c’est à dire nous tous, de faire ce
choix.
Par nos modestes articles au sein du MoDem Ardèche, nous essayons d’amener
un peu de réflexion dans un jeu politico-médiatique qui ne nous satisfait
pas. N’hésitez pas à nous donner votre avis sur ceux-ci comme vous l’avez
fait.
Cordialement,
Claude Escande
Président du MoDem Ardèche