Bien entendu, dans la campagne électorale qui s’ouvre nous allons être assaillis d’informations diverses concernant la construction européenne.
La première chose à estimer est: quel est l’enjeu ? Beaucoup de personnes, en France, semblent oublier que voilà bientôt 70 ans notre pays est en paix et cette utopie européenne, comme certains la qualifie, nous a permis, entre autres,:
- de surmonter une guerre plus générale au moment de l’éclatement de l’ex Yougoslavie,
- de nous permettre de voyager librement,
- d’utiliser une monnaie commune,
- de juguler avec plus ou moins de bonheur la crise financière de 2008.
Que l’on ne se méprenne pas, l’objectif n’est pas d’être des Européens béats. Tout en poursuivant ce même idéal de fraternité entre les peuples, nous devons à nos enfants d’améliorer le fonctionnement de cette institution et, surtout, de corriger les dérives que nous constatons tous en terme de dumping social, de libéralisme systémique et autres aspects administratifs et normatifs incompréhensibles des citoyens.
Vous trouverez ci-joint un document donnant quelques informations de base ; au delà de quelques rappels, elles permettent de mieux resituer l’enjeu du « Challenge Européen » dans un monde où l’organisation de la circulation des personnes, des biens, des capitaux et de l’information s’articule au niveau d’Etats Continents (Chine, Russie, Inde, Etats-Unis … et autres pays émergents – Brésil, Nigeria – ).
Nous nous devons maintenant d’avoir « une certaine idée de l’Europe » en la positionnant dans une vision politique commune de notre planète. C’est à ce niveau que doivent se traiter des problématiques comme le réchauffement climatique, la lutte contre les paradis fiscaux, les délocalisations sauvages …
Penser « Europe » n’est ce pas déjà penser « étriqué » ? Le repliement sur soi-même est interdit; vivons l’Europe comme une superbe aventure humaine.
Si l’union européenne est indispensable pour permettre aux pays européens de peser dans l’économie planétarisée elle doit aussi offrir un cadre de convergences de nos sociétés en terme de valeurs culturelles et sociétales et d’organisation administrative des territoires. De ce point de vue, l’UE est encore tâtonnante même si la diplomatie européenne essaye de se faire entendre …on voit bien que les intérêts nationaux dominent laissant place à bien des hésitations, sans véritable feuille de route ni vision à long terme. L’enjeu majeur est donc bien un pouvoir accru du Parlement vis-à-vis de la Commission afin que l’UE soit plus politique et moins technocratique. L’élection du président de la Commission va dans le bon sens. Des lois anti corruption sont à mettre à l’ordre du jour (anti lobbying). Pour l’euro il faudrait se poser sérieusement la question si cette monnaie de devrait pas être conservée en tant que devise européenne à l’international convertible en monnaies nationales internes à chaque Etat afin de freiner le syphonnage des économies de la zone sud.
L’enjeu des élections européennes est énorme, car c’est la construction de l’Europe des Hommes et des Femmes qui est en question.
Voyager librement grâce à l’ouverture des frontières, avoir une monnaie unique qui permet à chacun de facilement comparer les prix de chaque côté d’une frontières, vivre en paix depuis près de 70 ans, sont déjà des acquis considérables à défendre quotidiennement au contact des eurosceptiques.
Mais il y a mieux, et plus : progresser vers une harmonisation sociale européenne permettrait de couper court aux tentatives nationales de « dumping » social ; progresser vers une harmonisation fiscale européenne permettrait de se mettre à l’abri des délocalisations d’emplois ou de la tentation d’investir à l’étranger pour percevoir des revenus dans des conditions plus favorables d’un point de vue strictement fiscal ;
progresser vers une harmonisation du droit de chaque citoyen européen permettrait d’éviter les risques de régression décidée par tel ou tel gouvernement dans son pré carré : par exemple, remise en cause du droit à l’avortement (gouvernement espagnol actuel), ou allongement progressive de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein : pourquoi pas 45 ans?(tentation française?), ou condition qui est faite au citoyens (portugais ou grecs, par exemple) auxquels on impose des diminutions de salaire décidés par une « troïka » de financiers, au non d’une discipline budgétaire qui n’a pas fait la preuve de son utilité pour le bien être des populations.
Ce sont ces enjeux qui sont au bout de l’élection des députés européens. Pourvu donc que l’on assiste à une baisse importante de l’abstention et à une promotion des valeurs humanistes et solidaires!