A propos de la dette ….

Ci-après la contribution d’un de nos amis ardéchois à la réfexion commune: condensée et compréhensible ! A vous de vous faire un avis! Merci à Claude. :-)

I) LA DETTE

11700 Milliards d’euros (1 milliard emprunté chaque jour) 80 milliards de déficit commercial – 20ème place dans les classements mondiaux sur l’éducation
La lecture des courbes d’endettement des pays développés est vertigineuse. On dirait que ces courbes tendent à monter jusqu’au ciel ! Incroyable lenteur mise à découvrir ce que beaucoup avaient signalé depuis des lustres, mais on les avait fait taire : la vie à crédit est un poison qui tue lentement. Nous avons vécu de cette façon collectivement depuis une génération. En chargeant le futur de payer pour notre présent opulent. Mais le futur est devant nous, comme un mur. Le temps est venu de payer ses dettes… Malheureusement, la formule populaire qui veut que « qui paie ses dettes s’enrichit » révèle en cette occasion sinistre sa fondamentale fausseté.

On a l’impression que ce sont plutôt les pauvres qui vont devoir payer la dette (développement du chômage). Ou même que les classes moyennes, en se serrant la ceinture (impôts), vont accéder peu à peu aux rivages de la quasi-pauvreté. On semble prêt à tout pour sauver les « pays riches » de la ruine. Ils seront sans doute sauvés, mais dans quel état seront leurs populations ? il y a quelque chose qui cloche.

II) LA CRISE ECONOMIQUE :

Christian ARNSPERGER (enseignant et chercheur à l’Université de Louvain, Belgique) écrit : « je crois que nous arrivons à la fin du modèle de croissance que nous connaissons depuis le 19ème siècle ».

– Question : « est-ce la contrainte environnementale qui nous oblige à dire stop ? »

– Christian Arnsperger : « le problème écologique est réel. La crise actuelle n’est pas qu’une crise bancaire et financière liée aux subprimes et aux dettes des Etats.

L’envolée des prix des matières premières, causée par la raréfaction des ressources et pas seulement la spéculation, jette des populations entières dans la famine.

Chez nous, elle réduit la pouvoir d’achat et rend plus difficile de faire face aux remboursements d’emprunts. D’un côté, le retour de la croissance est à redouter à cause de ses dégâts écologiques, et d’un autre, c’est bien elle qui, en l’état actuel des choses, assure quasiment tous les emplois d’aujourd’hui.

Les institutions internationales, si sollicitées en ce moment, n’ont d’autre but que de la faire perdurer (Action de la BCE, Fed, taux d’intérêts…).

– Question : la situation actuelle semble ambigüe ?

– C. A.: « Nous fonctionnons tous comme si nous avions en nous 2 personnages : d’une part, un capitaliste qui demande toujours plus d’argent pour avoir toujours plus de biens, de manière à faire taire son angoisse de manquer ; d’autre part, un altermondialiste qui a envie de prendre le chemin de la simplicité, de la générosité et de l’altruisme ».

– Question : L’enjeu est donc principalement dans le combat intérieur personnel ?

– C.A.: « Non justement et c’est très important à comprendre si on veut trouver une vraie solution qui dure. On ne peut « se convertir »(faire vaincre notre partie « alternative », si vous voulez !) que si les conditions extérieures le permettent. Celui qui se mettrait à moins produire dans son entreprise, pour sauver la planète, commencerait à se perdre lui-même. C’est suicidaire, vu les exigences actuelles ! La logique ambiante est tellement forte que beaucoup d’hommes et de femmes sont obligés d’adopter des positions économiques que leur morale désapprouve. Ainsi, les « convertis » si on peut dire, ont toutes les chances de devenir des martyrs. Il faut un minimum de réalisme institutionnel et politique pour que ces efforts ne soient pas perdus. C’est pourquoi, je crois à l’idée de transition et non de révolution.

– Question : Une transition, vers quoi ?

– C.A.: L’altruisme ne suffit pas ; ce n’est pas une valeur organisationnelle. L’altruisme généralisé sans une direction qui le conduit ferait exploser la Société, tout comme l’égoïsme étroit de certains. Il faut viser des éléments les plus fondamentaux : la liberté de l’homme, sa dignité et le devoir pour la Société de donner à chacun les moyens de trouver un sens à sa vie. La Société gagnerait beaucoup à retrouver sa dimension locale avec des production et consommation de proximité, associées à une mise en réseau qui permettrait de ne pas renoncer à ce que le système capitaliste actuel donne de meilleur : diversité des produits, connaissance du monde, communications, éducation, santé…

Là encore, il ne s’agit pas de se faire livrer à domicile les biens produits ailleurs dont on aurait envie, mais de questionner nos envies et peut-être parfois faire le choix du bonheur contre celui de certaines satisfactions.

– Question : Pour un système plus respectueux de l’homme et de la nature?

Les propositions de Chr. Arnsperger visent à permettre une transition vers un système plus radicalement respectueux de l’homme et de la nature.

La grande réforme doit être celle du système financier, pour sortir de la logique permanent de l’endettement des Etats et des personnes. Il faudra aussi choisir des techniques de production qui demandent plus de travail quitte à moins produire, pour que chaque homme trouve une part de sa dignité dans une activité. Produire moins, consommer moins, non pas comme signes d’un désastre mais pour vivre mieux.

Ma conclusion : Est-ce possible, crédible ?

C’est déjà en germes ! Il y a quelques pionniers qui nous font signe sur le chemin de la simplicité volontaire, de la démocratie locale et de l’écologie politique. Il faut simplement que les règles du jeu changent vite pour que ces jeunes pleins de dynamisme et d’espoir ne se cassent pas les dents sur une structure sociale moins généreuse qu’eux. Profitons de ce temps de crise pour voir mieux et agir dans la bonne direction en consommant intelligemment.

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2 réponses à A propos de la dette ….

  1. Jean V. (Lyon) dit :

    A propos de « … La Société gagnerait beaucoup à retrouver sa dimension locale avec des productions et consommations de proximité … », ci-après une contribution d’un de nos lecteurs, Jean V., de Lyon:

    Pendant la guerre de 39-45 (j’ai 76 ans) on parlait beaucoup des « bas nylons », considérés cimme inusables? Actuellement, les produits les plus achetés, les produits chinois, sont extrêmement fragiles. Les industriels disent eux-mêmes que leurs produits sont faits pour ne pas durer : un produit trop solide ne serait pas rentable.
    Je pense qu’un renouveau de l’industrie française pourrait passer par la fabrication de produits faits pour durer jusqu’à l’usure, non jusqu’à la panne programmée à la durée de la garantie. Une information sur la solidité de produits faits en France ne pourrait-elle pas relancer les usines un peu partout sur le territoire?

  2. Laurent TOUZET dit :

    Notre société de consommation est arrivée à ses limites. Il est dommage qu’à cause de la récession le développement va être freiné et le progrès grandement ralenti. Nous entrons dans un nouveau monde et une nouvelle économie est à reconstruire. Il est urgent de relancer l’économie mondiale et cette dernière ne peut être relancée que par les pays Européens. Plusieurs solutions bonnes ou mauvaises sont envisagées en tous cas il faut d’urgence que le prochain gouvernement les mettent en œuvre. Tout notre système est à revoir et de graves erreurs ont été commises par les différents gouvernement qui se sont succédés. En 2012 il est urgent de faire quelque chose.

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