L’Ardèche a été reconnue en 2008 comme le premier département français pour la qualité de son action en faveur des personnes âgées, podium répété depuis à plusieurs reprises. Ce classement, établi par un grand hebdomadaire national, attribuait la note de 19,5/20 à notre département, essentiellement au titre de ses infrastructures d’accueil des personnes âgées (80 établissements à l’époque, pour plus de 6 000 places).
Remarquable me direz-vous… Parce que les humains sont des êtres sociables, ils sont naturellement très attachés au confort de vie de leurs aïeux, et le positionnement de l’Ardèche en la matière ne peut que nous réjouir.
Cela étant dit… je m’interroge, dans la mondialisation actuelle, sur notre capacité à bâtir une politique d’attractivité pérenne à partir des seuls points forts sur lesquels nous communiquons aujourd’hui : vieillissement (comprenez « dépenses sociales »), développement durable (comprenez « produits du terroir »), tourisme (comprenez « en – gorges – ment de l’Ardèche »), grotte Chauvet (comprenez « préhistoire »).
Je lisais récemment les fruits d’une étude liée au développement d’un pôle d’enseignement supérieur à Privas. Les deux seules pistes évoquées par l’étude et retenues par le commanditaire sont : Vieillissement et ruralité et Espace rural et projet spatial.
Aïe, encore loupé !… Combien de temps l’Ardèche va-t-elle se scléroser dans une image de département grisonnant, alors que les enjeux d’attractivité, de créations de richesses sont bien ailleurs… ? Loin de moi l’idée d’opposer de façon caricaturale une jeunesse forcément dynamique et un âge d’or forcément immobile : toutes les générations peuvent produire ensemble du progrès et du développement.
Mais comment notre département peut-il être constamment dévalorisé de la sorte en matière de développement de l’enseignement supérieur ? Comment ne pas penser à valoriser notre compétitivité autour de l’agroalimentaire pour la survie de l’université ardéchoise ? Dans les domaines de l’autonomie énergétique, n’avons-nous pas des potentiels à faire valoir auprès des laboratoires universitaires lyonnais ou grenoblois ?
Autant de pistes, et probablement bien d’autres, dont nos mouvements politiques devront se saisir, au risque de laisser patauger notre département dans l’image passéiste que nous véhiculons souvent à l’extérieur.
Daniel Suszwalak
Pour ne pas « noircir le tableau » de l’Enseignement Supérieur en Ardèche, on notera que les lycées des différentes villes proposent quelques Brevets de Techniciens Supérieurs (bac +2) … y compris un BTS Agricole au Lycée Olivier de Serres à Aubenas ainsi, qu’il y a peu, une classe préparatoire aux grandes écoles d’ingénieurs à Annonay. Par ailleurs les principaux établissements hospitaliers ont un département formation permettant des études post-bac.
Sur ces dernières années, à l’initiative de certains directeurs de Lycée, on a vu se développer des formations bac +3, en relation avec les Centres Universitaires voisins, le cas échéant avec un possibilité d’enseignement par alternance. Sur le bassin annonéen, que je connais mieux, sont maintenant proposées des licences professionnelles (en production et maintenance industrielle, en gestion des Ressources Humaines, en Assistant de Gestion Administrative des entreprises) ainsi que des diplômes d’état (Comptabilité-Gestion et Conseiller en Economie Sociale et Familiale).
Par contre, ce développement se fait « au petit bonheur la chance », suivant les initiatives locales. On ne peut que constater le manque de vision (et donc d’ambition ) de nos instances départementales pour réclamer au niveau régional et académique une réflexion active sur le développement de l’enseignement supérieur en Ardèche qui devrait être, évidemment, un élément d’un plan plus général de développement économique … mais là … au delà des quelques éléments disparates que tu signales dans ton texte, l’imagination et la volonté sont loin d’être au rendez-vous.
Claude Escande